La
solidarité est passive lorsqu’un créancier a plusieurs co-débiteurs
solidaires. Dans les nombreux cas de solidarité passive, chaque co-débiteur de
l’obligation peut être poursuivi pour le tout et le paiement fait par l’un
d’eux libère les autres à l’égard des créanciers.
CONDITIONS DE LA SOLIDARITÉ PASSIVE
I – LES CODÉBITEURS D’UNE DETTE CIVILE
En
matière civile, la solidarité ne se présume pas. La dette est donc en
principe conjointe c’est à dire que chaque débiteur ne peut être poursuivi
que pour sa part de dette.
·
Solidarité conventionnelle : la volonté des co-débiteurs
doit être exprimée clairement lorsqu’il contractent ensemble une obligation,
pour que la solidarité puisse jouer en faveur du créancier commun.
·
Solidarité légale : dans de nombreux cas, le législateur a
prévu que la solidarité s’applique automatiquement (ex : solidarité
des époux pour le paiement des dettes contractées par l’un d’eux pour
l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants ; solidarité des
comandants à l’égard du mandataire).
La
solidarité s’appliquent aux co-débiteurs d’une dette, même en l’absence
de stipulation express. La solidarité se présume en matière commerciale. En
droit cambiaire, la loi a prévu la solidarité : tous ceux qui ont tiré,
accepté, endossé ou avalisé une lettre de change sont tenus solidairement
envers le porTeur.
.
Le co-débiteur n’a pas le bénéfice de division : le créancier
peut demander à l’un quelconque des co-débiteurs le paiement de l’intégralité
de sa créance (cependant il n’y a pas solidarité entre héritiers d’un
co-débiteur solidaire décédé).
.
Le co-débiteur n’a pas le bénéfice de discussion : le créancier
est libre de choisir le co-débiteur qu’il entend poursuivre.
.
Il peut en revanche opposer au créancier les exceptions qui résultent
de la nature de l’obligation comme la nullité de la dette, la prescription
…
.
La solidarité a par
ailleurs des effets secondaires :
-
la mise en demeure adressé à l’un des co-débiteurs produit effet à
l’égard de tous ;
-
la demande d’intérêts moratoires à l’un fait courir des intérêts
à l’égard de tous ;
-
le jugement rendu à l’encontre de l’un est opposable à tous les
autres : c’est pourquoi l’appel et le pourvoi en cassation sont des
voies de recours également ouvertes aux autres co-débiteurs qui n’étaient
pourtant pas parties au procès.
Le
co-débiteur qui a payé intégralement le créancier a un recours contre ses
obligés. Il doit divisé ses recours. Il n’y a donc pas de recours solidaire
car il ne peut réclamer plus que le remboursement de leur part. Si l’un des
co-obligés est insolvable, la perte que cause son insolvabilité se répartit
entre tous les autres. Si l’un des co-obligés est décédé, sa pat de dette
se divise entre ses héritiers.